C’est une question qui revient souvent dans les familles. La crainte principale est le risque de morsure. Un chien qui grogne est un animal qui envoie un signal.
D’ailleurs, même, il communique davantage avec vous, à cet instant. Dans chacun de mes articles, j’ai à cœur de faire le parallèle entre les comportements humains et celui de nos amis poilus.
Le chien et l’enfant n’ont pas le même langage comportemental. Cela peut sembler évident au premier abord.
D’où la différence de communications, et une incompréhension entre les deux espèces.
PARLONS CHIENS…
À l’instar de son humain, le canidé exprime des émotions qui se répercutent sur son comportement.
Le chien moderne, de notre société actuelle, est un animal patient, à bien des égards, vis-à-vis de l’espèce humaine qui attend beaucoup de celui-ci.
Le chien exprime une émotion, qui peut se dérouler en plusieurs phases, démontrant son niveau de confort à l’inconfort.
Différentes situations peuvent rendre nerveux un chien. De plus, ce n’est pas parce qu’un animal est silencieux, qu’il accepte pour autant la situation !
La phase de grognement est une phase d’avertissement, pour prévenir de l’inconfort de la situation, à l’égard d’un évènement qui le dérange.
En tant que comportementaliste, je m’intéresse aux causes et aux origines d’un comportement. En recherchant les causes, nous pouvons comprendre le déclencheur. Sachant que chaque situation reste unique et va dépendre de l’interaction du moment avec ses autres propriétaires.
En effet, un grognement est une manière de communiquer, en exprimant :
« Tu m’embêtes » ou « je grogne parce que je joue avec toi, je suis dans une phase d’excitation de jeu » etc
Il vaut mieux un chien qui prévienne, qu’un chien silencieux, et qui morde par surprise. Un chien qui prévient, est celui qui avertit de son malaise, avant que cela se déclare en potentiel danger pour un humain.
Comment se manifeste l’inconfort et le stress chez le chien ?
En éthologie, on recense différents comportements qui traduisent chez le chien un inconfort et un stress possible. Rappelons, que l’animal répond à une réponse à un moment T.
Nous pouvons recenser différentes attitudes qui montrent des possibles inconforts du chien comme :
– Détourner la tête
– S’ébrouer
– Bailler
– Se lécher les babines
Un parmi tant de signaux pris à un instant. Par exemple, le fait de s’ébrouer permet au chien de lâcher du stress et une tension ressentie à un évènement particulier.
Exemple : le chien qui s’ébroue après avoir entendu des bruits, et si celui-ci n’aime pas cela, puisqu’il ne comprend pas la signification de ce son. Donc, ne comprenant, il peut y avoir différentes réactions de comportements suite à cela comme aboyer, ou se replier. Mais, après un tel stress ressenti, le chien s’ébroue.
Ce sont des signaux qui apparaissent a priori anodins, et pourtant bien visibles.
Lorsqu’un chien a peur, il peut également réagir de différentes manières :
Être dans un repli.
Être dans un immobilisme.
Prendre la fuite.
Réagir avec une posture agressive
Est-ce que l’enfant a conscience de l’attitude du chien ?
J'ai partagé cette vidéo Youtube, puisqu'en tant que professionnel, il est également primordial de prévenir des situations qui représentent un "danger" potentiel. Dans cette vidéo Youtube, la plupart des enfants ne décodent pas le langage canin. Le risque qui va avec.
Cette vidéo représente, à mon sens, toutes les situations où l'enfant peut se retrouver dans une situation délicate. D'où l'importance de codifier, dès le départ, les limites, les espaces à laisser pour le chien.
Ce dernier a une représentation du chien comme un compagnon de jeux, comme un frère.
La plupart des accidents ont lieu au sein des foyers. Le chien est connu dans les familles.Pourquoi mon chien grogne sur les enfants?
« Studies carried in different countries report that children are the most frequent victims of dog bites. A number of studies agree that children between 5 and 9 years of age are the most frequent victims [2, 3, 4], although some report that the highest rate of serious injury from dog bites is to children under 5 years of age [2, 5, 6]. Boys are more frequent victims compared to girls with the most frequently injured areas being the face and legs. Dog owners are more at risk of being bitten ". from Nelly Lakestani
Nelly Laskestani cite :
"Des études réalisées dans différents pays révèlent que les enfants sont les victimes les plus fréquentes des morsures de chien. Un certain nombre d'études s'accordent sur le fait que les enfants âgés de 5 à 9 ans sont les victimes les plus fréquentes [2, 3, 4], même si certaines rapportent que le taux le plus élevé de blessures graves dues aux morsures de chien concerne les enfants de moins de 5 ans [2 , 5, 6]. Les garçons sont des victimes plus fréquentes que les filles, les zones les plus fréquemment blessées étant le visage et les jambes. Les propriétaires de chiens courent plus de risques d'être mordus"
Pourquoi y a-t-il autant d’accidents de morsures ?
La plupart du temps, le chien est devenu si familier. Il y a des signes parfois, que celui-ci montre, mais ne sont pas pris en compte.
Quand arrive la morsure, c’est le drame. Puisque cela peut aller de la morsure bénigne à celle beaucoup plus profonde. S’ensuit un traumatisme psychologique, autant pour la victime que pour les collatéraux.
Il faut comprendre :
"« Au Royaume-Uni, environ 250 000 personnes mordues par un chien consultent chaque année un médecin pour des blessures mineures ou se rendent aux urgences. Les enfants sont touchés de manière disproportionnée par les morsures de chien par rapport aux adultes. "
« Les blessures par morsure au visage entraînent un traumatisme émotionnel, psychologique et physique important pour les victimes impliquées. Le visage est la troisième zone la plus fréquemment touchée par les morsures de chien, après les membres supérieurs et inférieurs. Au sein du visage, le nez et les lèvres représentent les zones les plus touchées. "
Là où l’enfant et le chien se rejoignent.
P
Un enfant aime par-dessus tout courir, sauter, crier, jouer, explorer, créer.
Ces émotions sont sur le moment.
Il voit le monde en fonction de la représentation de son univers : « si tel chien aboie quand je passe près du portail, c’est qu’il est méchant.
Par contre, le chien du voisin, lui, est gentil, parce que je peux le caresser. Il ne dit rien. »
Un chien aime explorer, fairer, être en interaction (pas systématiquement) avec d’autres chiens ou humains, exprimer diverses émotions par différents aboiements.
Ce sont des êtres émotionnels de la même fréquence que les enfants. À la différence, c’est que leurs signaux, sont soient incompris, soient méconnus.
Un grognement est un signal d’avertissement, de prévention.
Tout dépend dans quel contexte, cela s’est déroulé ? Est-ce que l’enfant a voulu tirer la queue du chien ? Que s’est-il passé entre les deux ?
C’est en contextualisant, que nous pouvons définir les causes, et être à même de mieux comprendre son animal.
Voici ce que je recommande à mettre en place dès à présent :
Ne laissez pas votre enfant seul avec votre animal.
L’enfant ira spontanément vers le chien, en ayant la mauvaise idée de tirer sur la queue du chien.
Ne laissez pas votre enfant taper le chien.
Ne le laissez pas faire de coloriage sur votre animal.
Pour le chien :
Le chien doit avoir un espace à lui, avec son coussin/tapis. L’enfant comme le chien ont leur propre espace.
Si le chien éprouve le besoin de mastiquer dans son coin, ou être en position sphinx, recommander à votre enfant de laisser le chien tranquille. En effet, le chien a besoin aussi d’être indépendant de nous.
Remarquez si le chien est inconfortable face aux cris, pleurs. Est-ce que son corps tremble, ou au contraire, éprouve-t-il le besoin, se réfugier dans un coin ?
Pour cela, je vous invite à vous inscrire sur le lien ci-dessous, avec des prestations de PECCRAM pour encourager votre enfant à adopter les bons comportements vis-à-vis des chiens, même ceux qu’il rencontre au quotidien, vous serez contacté dans les prochaines 48 h.
Ces séances permettent à l'enfant de décoder le langage canin, tout en évitant un risque de morsure. Votre enfant en ressortira plus fier après ces ateliers. Et plus confiant, car il aura dépassé ces appréhensions.
Sources :
· Eastern Institute of Technology, Napier, New Zealand
Marina Verga et Claire Phillipps, (de World J Otorhinolaryngol Head Neck Surg. 2022 Sep; 8(3): 239–244.
Published online 2022 May 4. doi: 10.1016/j.wjorl.2020.11.001
PMCID: PMC9479474
PMID: 36159909
Dog bite injuries to the face: A narrative review of the literature
Shirwa Sheik Ali 1 and Sharaf Sheik Ali 2)
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